QUAND VIENT LE SOIR… – Charles Van Lerberghe par Alloradillo34
Quando viene la sera,
Alcuni cigni neri,
Dove fate scure,
Escono dai fiori, dalle cose, da noi
Sono le nostre ombre.
Avanzano ; il giorno indietreggia.
Vanno nel crespuscolo,
Con un movimento sciolto e lento.
Si riuniscono, si chiamano,
Si cercano senza far rumore,
E tutte insieme,
con le loro piccole ali,
Fanno grande la notte.
Ma l’alba nell’acqua
Si sveglia e accende la sua grande fiamma.
Poi sale,
In sogno sale, e poco a poco,
Sopra le onde lei eleva
La sua bionda testa,
E i suoi occhi blu.
Subito, in fuga furtiva,
Le ombre scappano,
Non si sa dove.
Forse dentro l’acqua ? O sotto terra ?
Dentro un fiore ? O dentro una pietra ?
O forse dentro noi stessi ?
Non si sa. le loro ali chiuse
Finalmente riposano.
Ed è mattino.
FRENCH VERSION
Quand vient le soir,
Des cygnes noirs,
Ou des fées sombres,
Sortent des fleurs, des choses, de nous
Ce sont nos ombres.
Elles avancent ; le jour recule.
Elles vont dans le crépuscule,
D’un mouvement glissant et lent.
Elles s’assemblent, elles s’appellent,
Se cherchent sans bruit,
Et toutes ensemble,
De leurs petites ailes,
Font la grande nuit.
Mais l’Aube dans l’eau
S’éveille et prend son grand flambeau.
Puis elle monte,
En rêve monte, et peu à peu,
Sur les ondes elle élève
Sa tête blonde,
Et ses yeux bleus.
Aussitôt, en fuite furtive,
Les ombres s’esquivent,
On ne sait où.
Est-ce dans l’eau ? Est-ce sous terre ?
Dans une fleur ? Dans une pierre ?
Est-ce dans nous ?
On ne sait pas. Leurs ailes closes
Enfin reposent.
Et c’est matin.
*CHARLES VAN LERBERGHE (1861 – 1907) – La chanson d’Eve